THE FLOWERS from Mad

THE FLOWERS
from
Madme Deshouliers. Dec.r 1795 [1] 

Sweet blooming Flowers! pride of our glowing plains
Your life tho' short, is blest, and free from pains.
Too oft alas, one swift, but happy day
Concludes your charms, and blights your beauties gay.
The kindest fate but a few suns allows5
Even to thy lustre, queen of summer, Rose!
Yet ah! lament not this, love-favored flowers!
Tho' short your date, tho few your balmy hours,
No crime, no sorrow, and no anxious fears,
Shed o'er your peaceful joys their baneful tears.10
Your innocent delights are ever free
From stern constraint, and cruel jealousy;
That pure unmingled pleasure which you know
When spring returns, and Zephyr whispers low [2] 
Soft notes of love to the enamoured heart,15
Is ne'er disturbed by dark suspicion's art.
No cruel doubt your happiness destroys,
Tho' far from you he tastes of other joys;
And tho' he courts each odour as it flies,
And tho' for others he inconstant sighs,20
And tho' your absent sweets he never mourns,
Unconscious you rejoice when he returns!
Too delicate a wish his heart to fix,
Ne'er in your joys its bitterness can mix;
You never can that mortal anguish prove25
Which feeds on tender hearts, when what they love
Inconstant, or ungrateful they behold
Warms with another love, or to their passion cold

Notes

[1] EDITOR'S NOTE: "The Flowers from Madme Deshouliers. Dec.r 1795" does not appear in Psyche, with Other Poems or Mary (or Collected Poems and Journals). It presents a verse translation of Antoinette Deshoulières's 49-line poem "Les Fleurs, Idylle," first published in Nouveau Mercure galant in November 1677 (“Your brilliance doesn’t last, charming flowers, honor of our gardens”):

Que votre éclat est peu durable,
Charmantes fleurs, honneur de nos jardins!
Souvent un jour commence et finit vos destins,
Et le sort le plus favorable
Ne vous laisse briller que deux ou trois matins.5
Ah ! Consolez-vous-en, jonquilles, tubéreuses:
Vous vivez peu de jours, mais vous vivez heureuses!
Les médisants ni les jaloux
Ne gênent point l'innocente tendresse
Que le printemps fait naître entre Zéphire et vous.10
Jamais trop de délicatesse
Ne mêle d'amertume à vos plus doux plaisirs.
Que pour d'autres que vous il pousse des soupirs,
Que loin de vous il folâtre sans cesse;
Vous ne ressentez point la mortelle tristesse15
Qui dévore les tendres coeurs,
Lorsque, pleins d'une ardeur extrême,
On voit l'ingrat objet qu'on aime
Manquer d'empressement, ou s'engager ailleurs.
Pour plaire, vous n'avez seulement qu'à paraître.20
Plus heureuses que nous, ce n'est que le trépas
Qui vous fait perdre vos appas;
Plus heureuses que nous, vous mourez pour renaître.
Tristes réflexions, inutiles souhaits!
Quand une fois nous cessons d'être,25
Aimables fleurs, c'est pour jamais!
Un redoutable instant nous détruit sans réserve:
On ne voit au delà qu'un obscur avenir.
A peine de nos noms un léger souvenir
Parmi les hommes se conserve.30
Nous rentrons pour toujours dans le profond repos
D'où nous a tirés la nature,
Dans cette affreuse nuit qui confond les héros
Avec le lâche et le parjure,
Et dont les fiers destins, par de cruelles lois,35
Ne laissent sortir qu'une fois.
Mais, hélas ! Pour vouloir revivre,
La vie est-elle un bien si doux ?
Quand nous l'aimons tant, songeons-nous
De combien de chagrins sa perte nous délivre?40
Elle n'est qu'un amas de craintes, de douleurs,
De travaux, de soucis, de peines;
Pour qui connoît les miseres humaines,
Mourir n'est pas le plus grand des malheurs.
Cependant, agréables fleurs,45
Par des liens honteux attachés à la vie,
Elle fait seule tous nos soins;
Et nous ne vous portons envie
Que par où nous devons vous envier le moins.
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[2] EDITOR'S NOTE: Zephyr: the Greek god of the west wind. BACK